Pandémie mondiale obligeant, les chercheurs du monde entier se mobilisent depuis de longs mois afin de rendre accessible au plus grand nombre et dans les meilleurs délais la vaccination contre la COVID-19. Un engagement coûteux, tant au niveau humain que matériel. Pourtant, le corps scientifique continue à faire front dans les départements de recherche en virologie afin de remporter de nouveaux combats sur la maladie. Et notamment, celui qui les oppose depuis une quarantaine d’années au VIH, autrement appelé virus du sida. Quatre décennies ponctuées par 80 tentatives d’élaboration d’un vaccin contre le VIH partout à travers le monde.
La crise sanitaire a eu un effet fâcheux indéniable: l’éloignement des personnes du système de santé. Ce sont ainsi en France, 650 000 tests de dépistage qui n’ont pu être réalisés. Conséquence directe? 24 000 personnes ignorent à ce jour leur séropositivité, transmettant à leur insu la maladie.
C’est dans ce contexte complexe que, jeudi dernier, l’Agence nationale de recherche contre les maladies infectieuses (ANRS) a fait une annonce dont nous ne pouvons que nous réjouir.
En effet, quelques jours avant le sidaction 2021 -qui cette année a permis la collecte de 4.5 millions de promesses de dons en faveur de la lutte contre le sida – le laboratoire public VRI qui candidate avec son vaccin “CD40.HIVRI.Env” a ainsi communiqué le lancement d’un essai de phase 1 pour un vaccin préventif contre le VIH. Une lueur d’espoir donnant lieu à des essais cliniques perpétrés sur soixante-douze personnes dès le mois d’avril.
Yves Lévy, directeur du Vaccine Research Institute (VRI) explique ainsi la nouveauté de la technologie étudiée: “diriger la réponse contre le VIH exactement au niveau des cellules les plus importantes pour l’éducation et l’activation du système immunitaire , c’est-à-dire les cellules denditriques.”
Ces cellules, responsables de la défense immunitaire, seront ciblées par l’introduction d’anticorps (chargés de fragments de virus). Un procédé devant permettre le déclenchement d’une immunité de l’organisme.
Espérons que ce vaccin préventif -et non curatif- capable d’agir longtemps dans l’organisme et protégeant contre toutes les formes de VIH signe l’avènement d’une nouvelle ère dans la lutte contre le sida.
Mathilde