Michel Sussmann, gynécologue obstétricien et coordinateur médical au sein de l’équipe Poingyn nous détaille les valeurs et l’ADN façonnant l’idendité du groupe.
Mathilde Jean-Alphonse : Michel Sussmann bonjour, avant de revenir sur vos fonctions au sein des cabinets Pointgyn et de ce qu’elles incombent, j’aimerais que vous reveniez sur votre parcours professionnel.
Michel Sussmann : Je suis originaire de Strasbourg. Lieu où j’ai fait mon internat ainsi que mon clinica. Au terme de celui-ci je me suis installé à Nice où j’ai exercé durant trente ans, aussi bien dans le cadre privé, qu’en milieu hospitalier. Lorsqu’est venu le temps de la retraite, j’ai posé mes valises à l’étranger. Par la suite, ce sont mes liens d’amitié avec le fondateur de Pointgyn, Jérôme Bouaziz, mon goût pour la médecine, mon envie de travailler en région parisienne et de prendre part à ce magnifique projet qui m’ont conduit à accepter ce formidable poste aux multiples casquettes.
M.JA : Qu’implique la fonction de coordinateur médical ?
M.S : J’essaie de m’occuper des jeunes lors de leur intégration à l’équipe Pointgyn. Les appuyer, les guider, notamment dans le domaine médical. Voici le premier rôle qui m’a été dévolue en raison de mon ancienneté. Le second, m’invite à passer de l’autre côté du miroir pour me placer au côté des patientes afin de pouvoir, avec elles, gérer les éventuelles difficultés rencontrées lors de leur consultation. C’est je crois, un poste novateur. Une nouveauté qui répond à mon besoin de reprendre l’exercice de la médecine différemment. C’est formidable de pouvoir mettre à profit mes années de pratique chirurgicale et de me servir du recul désormais acquis, pour désamorcer avec diplomatie les situations épineuses; qu’elles adviennent -je le répète- avec le corps médical ou les patientes.
M.JA : Ce recul vous permet-il de définir l’ADN Pointgyn ?
M.S : Je trouve le terme ADN remarquable! D’abord, Pointgyn c’est une équipe. Notion très importante pour avancer. Et l’ADN de cette équipe, c’est la compétence de ses médecins. La majorité des praticiens recrutés sont d’anciens chefs de clinique ou des assistants des hôpitaux. Ce sont donc, des professionnels aux acquis solides et à la formation de très haut niveau. Après la compétence, viennent évidemment la compassion, l’écoute, l’empathie vis-à-vis des patients. Ce sont des fondamentaux pour pratiquer au sein de nos cabinets. Avoir un bon contact avec les personnes, savoir les accueillir, respecter l’intimité des femmes reçues en consultation, tout cela représente un savoir-être indispensable. Sur un autre volet, ce qui fait entièrement partie de l’ADN Pointgyn c’est l’innovation, la formation continue, l’accompagnement des patientes dans une prise en charge globale nécessitant l’intervention de différents acteurs. Et puis pour finir, nous croyons également énormément à la transmission des informations, à la communication. Là, on touche vraiment aux valeurs de Pointgyn.
M.JA : Vous avez abordé la notion d’intimité. Alors, qu’est-ce qui est acceptable et qu’est-ce qui ne l’est pas lorsque l’on pousse les portes de vos cabinets ?
M.S : Lors de la création des cabinets, cette notion d’intimité nous a beaucoup occupés. C’est un facteur essentiel. C’est pourquoi, nous avons créé une charte que nous faisons signer à tous les médecins appartenant au groupe. Nous leur demandons d’avoir de bonnes pratiques, de respecter ces directives et leurs patientes. C’est primordial dans le cadre de l’exercice de notre spécialité. Je vous donne un exemple: en consultation la patiente se met à nu. Au sens propre comme au figuré. Il ne faut pas regarder une femme se déshabiller. C’est pour cela, que dans nos cabinets, nous avons des cloisons permettant à la patiente de se dévêtir, puis de s’installer sur la table d’examen sereinement avant l’intervention du médecin. La deuxième chose cruciale est de ne jamais avoir de geste ambigu. Aucun geste équivoque vis-à-vis de la patiente ne peut, ni ne doit être toléré. Nous n’accepterions jamais qu’un médecin puisse continuer à exercer s’il ne respectait pas les clauses prévues dans cette charte.
M.JA : Quelle est la ligne de Pointgyn en matière de confidentialité ?
M.S : La réponse est simple: le serment d’Hippocrate. Trahir ce serment vous fait perdre la conscience de ce qu’est un véritable médecin.
M.JA : Pouvons-nous revenir sur le concept de prise en charge globale ?
M.S : Bien sûr. Je peux vous citer en exemple la prise en charge d’une pathologie qui actuellement se développe, et malheureusement de façon très importante, l’endométriose. Cette maladie exige évidemment une prise en charge globale. Non pas seulement purement médicale, mais également paramédicale avec un accompagnement en sophrologie, kinésithérapie; ostéopathie ou encore psychologie. Car l’endométriose, comme nombre de pathologies, est multifactorielle.
M.JA : Comment harmonisez-vous dans les centres ces différentes pratiques ?
M.S : A Pointgyn nous essayons d’uniformiser nos actions. Notamment avec l’établissement d’un document se nommant « welcome pack ». A l’intérieur, nous avons inscrit tout ce qui nous paraissait indispensable à transmettre aux médecins arrivant: des informations pratiques, des protocoles thérapeutiques, etc. En prime, chaque semaine, un staff se tient. C’est un échange durant lequel les praticiens peuvent faire part des difficultés ou dossiers complexes dont ils ont eu la charge au cours des sept derniers jours. La constitution de notre comité scientifique va également dans ce sens. Comité supervisé, par l’une des plus grandes personnalités de notre spécialité aussi bien au niveau national, qu’international, en la personne du professeur René Frydman. Cette assemblée hebdomadaire va justement permettre d’en réunir les membres fondateurs afin de déterminer collectivement les améliorations à apporter pour la qualité de l’équipe. L’autre chose que l’on met en place -à l’heure actuelle malheureusement par webinar, puisque les réunions physiques sont difficiles à entreprendre en raison de la covid-19 c’est la formation en continue en traitant de sujets d’actualité.
M.JA : A quel point les notions de solidarité et confraternité sont importantes à Pointgyn ?
M.S : Là encore, elles sont fondamentales! Un médecin lorsqu’il sort de la faculté est un individualiste de première! Il croit tout mieux connaître que tout le monde. Nous, nous voulons inculquer à nos équipes la solidarité entre praticiens. C’est indispensable! Vous ne savez pas quelque chose vis-à-vis d’une patiente? Si vous dites cette dernière « Je l’ignore, je vais me renseigner », elle appréciera le fait que vous ne fassiez pas semblant de savoir, ce que vous ne savez pas. Cette aptitude à la confraternité et à l’esprit d’équipe est capitale.
M.JA : Quelles sont les évolutions envisagées par Pointgyn ?
M.S : La première sera la création d’une fondation. Nous allons être de plus en plus de médecins au sein du groupe. Dès lors, pourquoi ne pas s’investir au coté de pays en difficulté dans le domaine médical? C’est donc un organisme en cours d’élaboration. La seconde avancée en laquelle nous croyons énormément est la value-based. Un procédé scientifique offrant de mettre la patiente au centre du dispositif de santé. Elle sera dès lors entourée de tous les acteurs de santé: les médecins au cœur de l’hôpital, le retour à domicile, les assurances, tout ce qui concerne la patiente et sa santé. Cela dans le but d’améliorer à la fois la qualité des soins, leurs coûts et de présenter un bénéfice réel à la patiente.
M.JA : Merci à vous Docteur Sussmann.