Le consentement maternel, idée saugrenue? Pas tant que cela quand on y pense… Non, parce qu’en réalité, il ne s’agit pas de se rendre devant le Monsieur le maire pour proclamer sans emphase, mais de façon aussi assurée, qu’enjouée un « JE LE VEUX ! tonitruant, mais plutôt de rappeler – si besoin est – « qu’une femme informée est une guerrière ». Aaaah… Mais détrompez-vous, aucune exagération ici !
La maternité est loin d’être de tout repos, et peut même souvent s’apparenter à une nouvelle guerre mondiale. Habitat en ruines, approvisionnement réduit à peau de chagrin, épuisement des troupes, fatigue morale, départ au front la boule au ventre, mise à l’abri dans les tranchées (WC pour nous…). Bref, notre histoire devrait se loger dans les manuels scolaires. Pourtant, rien… Silence pesant autour de cet âpre combat. Bon… Ne vous en faites pas, nous n’avons pas pour prétention une remise de médaille ou d’un trophée. Mais quand même nous n’aurions rien contre un petit peu mot pour nous tenir informer de ce dans quoi nous nous apprêtons à embarquer. Renée Greusard, journaliste française et auteure du formidable ouvrage « Choisir d’être mère. Tout ce qu’on ne vous a pas dit sur la parentalité » met les deux pieds dans la couche et balise pour les (futures) mère le terrain miné de la parentalité.
Morceaux choisis:
- De ton temps tu ne disposeras plus : « Parce qu’aujourd’hui, j’ai accepté que la maternité m’avait cambriolé mon temps, mon espace et ma vie amoureuse, je suis sereine et prête à raconter. »
- La nuit de Java tu ne t’amuseras pas : « La deuxième, la troisième nuit, voire parfois la quatrième selon l’heure d’arrivée de votre enfant: c’est infernal. »
- Les cris de ton bébé tu ne supporteras plus : « Un enfant crie en moyenne deux heures par jour, il faut bien que ses cris existent quelque part et parfois c’est la nuit. Les bébés qui ne sont pas pris dans les bras crieront, eux, quatre heures. Un bébé, ça crie et c’est normal ».
- Dans le sommeil tu ne te vautras plus : « Le sommeil des bébés est fait de 60% de sommeil agité. Et dans cette phase le bébé fait des bruits. Il gémit, il gigote, mais il dort. »
- Le congé maternité tu subiras : « Il est donc temps de dire collectivement ce qu’est le congé maternité: pas des vacances. Ce truc ne devrait même pas s’appeler congé. Mais plutôt « Koh Lanta de la parentalité ».
- Du baby-marketing tu seras la victime : A propos du sac à langer: « On est d’accord que c’est un sac dans lequel on met des couches et de quoi essuyer son bébé? Et qu’à ce compte-là, on pourrait mettre tout ça dans un sac plastique Lidl (si on n’avait aucun enjeu autour du style et de l’écologie? »
- Les oeufs de vers tu fréquenteras avec assiduité : « Ca a effectivement été une grande révélation de réaliser que je devais vermifuger mes enfants régulièrement. Et je devais mettre une lampe torche à la tombée de la nuit devant leurs fesses pour voir si des vers blancs sortaient. Parce que oui, les vers sortent dans le noir, le soir. Ils pondent alors des oeufs sur le pourtour du cul puis ils retournent dans l’anus. Donc si tu éteins la lumière, tu les vois sortir faire leurs petites affaire. Horrible! Ils sortent doucement. Des fils blancs. C’est immonde. Après, tu as l’impression d’avoir toi-même des oeufs de vers partout sur toi. Le fluvermal (vermifuge, remède contre ces fucking vers, qui se prend en sirop) a été ma vie pendant six ans. Mon aîné avait des vers tous les six mois. C’était des hurlements au moment d’aller se coucher parce que ça gratte et: « Tu veux pas sortir la lampe de ton portable ? » L’inspection des vers semblait par ailleurs être un vrai kif pour eux. Le plus petit regardait par-dessus mon épaule pour voir les vers sortir du cul de son grand frère… Mon Dieu. »
- Par une situation de précarité tu ne te laisseras pas culpabiliser : « Si tu es dans une situation de précarité, les dessins animés sont une activité facile à proposer à tes enfants ».
Plein d’humour, de bons conseils, de bienveillance et de lucide, le livre de Renée Greusard est
une pépite du genre. Régalez-vous en le lisant et revenez nous donner votre avis.
Prenez soin de vous.
Mathilde
